Marie-Anne Sarda, conservatrice générale du patrimoine et conseillère scientifique à l’INHA (2017-2022) pour le domaine Histoire et théorie de l'histoire de l'art et du patrimoine
Éditeur
INHA
Droits
CC-BY 4.0
Date de création
11 juillet 2023
Date de dernière modification
28 juillet 2023
Type de vocabulaire
Thésaurus
Description
Conçu comme un outil permettant à tous de pouvoir accéder aux sources manuscrites techniques conservées dans les collections publiques françaises, ce thésaurus a été construit en partant des couleurs : jaune, orangé, rouge, pourpre, violet, bleu, vert, gris, noir, beige, brun. Ces couleurs se succèdent dans l’ordre du cercle chromatique établi par Chevreul et connu de tous, auquel on a ajouté les tons gris et beige.
Pour chacune de ces 11 couleurs, le thésaurus propose 3 possibilités d’obtention : à l’aide d’une matière colorante naturelle / à l’aide d’une matière colorante artificielle / à l’aide d’une matière colorante de synthèse. A la distinction fondamentale entre matière colorante naturelle et de synthèse, existant notamment dans le « Art & Architecture Thesaurus » du Getty Research Institute, thésaurus le plus complet sur la couleur et les matériaux de la couleur, nous proposons donc d’ajouter une troisième catégorie, constituée par les matières colorantes préparées chimiquement à partir d’une ressource naturelle, que cette dernière soit végétale, animale ou minérale. Par ailleurs, nous utilisons le terme générique de matière colorante, certaines matières utilisées en teinture étant des pigments et non des colorants.
Lorsqu’une couleur, comme le noir et le vert, ne peut pas être obtenue par l’emploi d’une matière colorante naturelle unique, la hiérarchie proposée en a tenu compte en ne proposant aucun terme. A noter également qu’en teinture naturelle, une même matière colorante peut donner des couleurs différentes, selon le mordant utilisé (alun, chrome, étain, fer, titane, plomb…). Dans notre thésaurus toutefois, à une matière colorante ne correspond qu’une seule couleur : celle que la matière colorante offre en teinture sans adjuvant, ou à l’aide du mordant le plus courant (alun). Dans le cas où différentes parties de la plante ont donné différentes couleurs, c’est l’usage le plus fréquent qui a été retenu, les parties aériennes pour la patience sauvage par exemple au détriment de ses rhizomes.
Concernant les matières colorantes de synthèse, les inventeurs et dates sont donnés à chaque fois d’après le premier brevet ou, à défaut, d’après l’ouvrage contemporain suivant : Seyewetz Alphonse et Sisley Paul, Chimie des matières colorantes artificielles, Paris, G. Masson, 1896. Les teinturiers et chimistes utilisant des dénominations commerciales variées, nous avons aussi utilisé l’ouvrage de Paul Sisley intitulé Unification des noms des colorants les plus usuels, dont la préface porte la date de 1920. A noter enfin que les concepteurs de ce thésaurus n’étant pas chimistes, il peut s’y trouver des erreurs que nous serons heureux de corriger à l’aide des sources afférentes.
Les termes indiqués en gras sont ceux qui ont été indexés au cours du recensement. Ils sont considérés comme des « concepts » dans l’arborescence, tandis que les autres termes (autres noms de la matière colorante ; nom latin permettant l’utilisation du thésaurus par des internautes étrangers) sont les « concepts associés ». Quelle que soit la dénomination rencontrée au fil des pages des manuscrits, c’est donc systématiquement le concept qui figure dans la rubrique « indexation » de la fiche de recensement. Un exemple en est le mûrier des teinturiers, rencontré dans la plupart des sources sous la dénomination commune de « bois jaune ». Pour les matières colorantes artificielles et surtout celles de synthèse, figure entre parenthèses après les concepts associés leur inventeur ou celui ayant breveté l’invention, ainsi que la date du brevet ou à défaut de l’invention.
Les matières colorantes figurant dans ce thésaurus sont celles qui ont été repérées dans les manuscrits recensés. Il a donc vocation à être enrichi, au fur et à mesure de l’intégration de nouveaux manuscrits au recensement des sources techniques pour l’histoire de la teinture conservées dans les collections publiques françaises.